
L’infertilité masculine reste un véritable problème au sein de plusieurs couples. Dans la plupart des cas, la femme est supposée être la cause de l’hypo fécondité alors que l’homme peut ne pas être en mesure de procréer et les causes sont multiples. Dans cet entretien, le professeur Racine Kane revient sur les précautions à prendre et les traitements appropriés à cette pathologie.
L’infertilité est devenue aujourd’hui une pathologie récurrente. Qu’est-ce qui est à l’origine de cela ?
C’est un problème fréquent. On s’est rendu compte, à travers la littérature, que l’infertilité gagne de plus en plus du terrain. Dans nos consultations, on reçoit un nombre important de patients qui souffrent de cela. Maintenant, nous avons compris que l’infertilité n’est pas seulement une question liée à la femme, les tords sont parfois partagés. Dans un tiers des cas, c’est la femme qui est responsable de l’infertilité dans un couple, dans un autre tiers c’est l’homme et dans l’autre c’est les deux conjoints qui ont tous des anomalies.
Quand est-ce qu’on parle d’infertilité dans un couple ?
L’OMS définit l’infertilité masculine comme l’absence de grossesse dans un couple qui vit ensemble après un an de rapports sexuels réguliers et sans contraception. Après ce délai, il faut que les deux conjoints aillent se consulter auprès d’un spécialiste.
Quelles sont les pathologies qui peuvent être derrière l’infertilité masculine ?
D’abord, quand l’homme vient se consulter, on lui fait un spermogramme pour voir s’il y a des anomalies qui seraient à la source de son infertilité. Les causes sont nombreuses. Il peut s’agir de cause congénitale, c’est-à-dire que le patient est né avec cette infertilité. Par exemple, ceux qui ont une anomalie de descente des testicules peuvent se retrouver avec une infertilité à l’âge adulte, surtout si le diagnostic est tardif. La varicocèle est aussi l’une des anomalies les plus fréquentes qui impactent sur la fertilité, 15% de la population masculine en souffre. Il y a également les infections et tous les toxiques liés à l’alimentation et à certains métiers.
L’infertilité masculine est-elle réversible ou irréversible ?
Tout dépend de la pathologie sous-jacente. Par exemple, s’il s’agit de la varicocèle, la chirurgie peut permettre à l’homme de retrouver sa fertilité. Malheureusement, s’il s’agit d’une malformation congénitale tardivement décelée avec des lésions irréversibles au niveau des testicules, il sera impossible de corriger une telle anomalie. Dans tous les cas, il faut retenir qu’après un an de rapports sexuels dans un couple, s’il n’y a pas de grossesse, aussi bien l’homme et la femme doivent aller en consultation.
Aujourd’hui, est-ce qu’il y a un plateau technique de pointe qui permet de traiter les cas d’infertilité, les plus simples aux plus compliqués ?
Oui, le traitement donne de bons résultats. Maintenant, avec l’introduction de la procréation médicalement assistée, on ne s’attarde plus sur les causes mais on essaye de voir si le sperme du patient est apte à avoir une conception « artificielle » avec l’aide de la biologie. Donc, il est possible, même avec des spermes altérés, d’avoir des grossesses dans un couple. Il faut juste éviter d’en faire une fatalité et de toujours croire que c’est la femme qui en est la cause.