
Le trouble bipolaire traduit un dérèglement de l’humeur. La personne est habitée par des phases de dépression et d’excitation extrêmes, il a même des idées suicidaires. Professeur Pape Lamine Faye, psychiatre à l’hôpital Fann, assimile cette maladie mentale aux deux faces d’une même pièce de monnaie.
Le trouble bipolaire est caractérisé par des changements d’humeur qui alternent la dépression et la manie. « La dépression veut dire un état de tristesse pathologique. Il est normal d’être parfois triste mais dans la dépression, la tristesse est profonde, grave et ne change pas en fonction des circonstances. Quant à la manie, elle est un état d’excitation, de joie pathologique qui fait que la personne n’a pas de limites et n’a pas de retenue », nous dit notre spécialiste.
Le trouble bipolaire est une maladie mentale grave parce qu’elle est potentiellement suicidaire surtout quand on est dans la phase dépressive. « Dans cet état, le patient est triste, est en état de fatigue, a une perte d’intérêt, de goût pour la vie et cela peut pousser la personne à envisager la mort comme la seule solution à ses problèmes. La manie touche souvent une personne qui était timide au départ qui, à la suite d’un événement de vie malheureux, va présenter une maladie sur le mode maniaque. Il est ainsi très joyeux, sans retenue, il développe une hyper familiarité. Il va vers les gens naturellement, il parle beaucoup, il interpelle tout le monde, il peut être même à un décès et se mettre à danser ou à jouer parce qu’il y a une perte de contact avec la réalité ». Cette pathologie peut passer inaperçue alors que c’est la maladie mentale la plus héréditaire.


Les causes des troubles bipolaires sont d’abord biologiques. En effet, il peut arriver qu’une personne porte des gènes de vulnérabilité qui, conjugués avec facteurs environnementaux liés à un stress important, peuvent déterminer la maladie bipolaire. Quand elle atteint une intensité difficilement maîtrisable, que ce soit dans la phase dépressive ou de manie, il faut une hospitalisation. « Il faut faire toutes les investigations pour s’assurer que la maladie n’est pas liée à une cause organique comme une tumeur cérébrale. Si c’est pas le cas, on fait un traitement psychiatrique », selon le professeur Faye. Le seul risque c’est que la personne ne soit pas diagnostiquée et qu’elle s’enfonce progressivement dans une dépression qui risque de le conduire vers la mort à cause de ses idées suicidaires.
Les troubles bipolaires ont souvent un caractère saisonnier. Selon le professeur Faye, « ces patients présentent souvent la maladie entre le mois de juillet et d’août ou vers décembre et janvier ». Dès l’apparition des signes, certains vont vers la médecine traditionnelle pensant qu’ils sont liés à des esprits alors que, selon notre spécialiste, c’est une maladie biologique qui peut être traitée avec des médicaments.
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